Sébastien Pastor

Sébastien Pastor photographe de nu

Photographe amateur passionné installé en région PACA, Sébastien Pastor porte une attention particulière à la lumière qui caresse et sublime les courbes féminines. Ses images mettent en scène le corps des femmes, sans artifices, et célèbrent leur beauté au naturel.

1. Quand et comment êtes-vous venu à la photographie ?

Tout d’abord bonjour à vous et vos lecteurs.
Je suis venu assez tôt à la photographie vers l’âge de 13 ou 14 ans en intégrant au collège le club photo.
Plus jeune je dessinais beaucoup, des personnages tirés de mon imagination qu’ensuite je faisais vivre dans de mini-BD. Je pense que la photographie est une évolution dans mon parcours car j’assimile la photographie à du dessin, dans sa construction.

Ensuite j’ai arrêté pendant une quinzaine d’année par manque de temps quand je suis rentré dans la vie active, avant de reprendre il y a environ 7 ans.

L’envie de travailler avec des modèles est assez récente, en effet il y a environ 5 ans, des amis m’ont demandé de leurs faire une séance couple. Cela m’a plu et a été « l’élément » déclencheur on va dire.

Je me suis exercé sur les personnes de mon entourage et sur moi avec quelques auto-portraits avant de me lancer dans la recherche de modèles à diriger.

J’ai d’abord commencé (et je continue toujours) à bosser sur du portrait ou sur des mises en scène. Puis plus tard, comme pas mal de photographes je suppose, j’ai voulu me tester avec des séances de nus, cachés ou non. C’est un exercice bien difficile je trouve !
Je suis encore à des années lumières des clichés de certains photographes de nus dont j’admire les travaux , mais j’y travaille, même si je ne fais pas que ça.

Ensuite je m’intéresse beaucoup aux travaux des autres photographes, je pense qu’il faut être curieux et ne pas hésiter à parcourir les sites de photographes même ce sont d’illustres inconnus, je trouve cela très formateur.
C’est une gymnastique que je pratique tous les matins en buvant mon café !

D’ailleurs quand un cliché me plaît, je n’hésite pas à le partager aux plus grands nombres par le biais de mon compte Facebook.

2. Comment sélectionnez-vous vos modèles ?

Cela a été très compliqué au début. Pendant environ une année j’ai envoyé des dizaines et des dizaines de mails par le biais de sites spécialisés ou de messages par Facebook à des modèles. Je n’obtenais que des réponses négatives, chose que je comprends parfaitement, n’ayant pas ou peu de travaux à présenter.

Jusqu’au jour où une modèle (Laetitia) a accepté une séance typée mode et portrait en extérieur.
Puis petit à petit , le rythme des séances a augmenté.
Cela a vraiment été très compliqué et assez long pour ma part alors que mes recherches se limitaient à des personnes acceptant de poser pour du portrait.

Donc comme à mes débuts, je sélectionne les modèles avec lesquels je travaille par Facebook ou sur des sites spécialisés dédiés aux modèles, photographes, MUA etc…

Pour le choix de la personne, je regarde ses travaux bien évidemment, mais je marche aussi au coup de cœur et pas uniquement sur des critères physiques ( aussi, mais pas que ). Bien souvent je photographie des personnes n’ayant jamais posé car leur démarche et leur histoire me touche. Elles ont besoin de ces séances et pas simplement d’un photographe qui leur fera une nouvelle photo de profil pour Facebook ou Instagram !

Après je suis juste un amateur et pas un amateur fortuné en plus donc je bosse en collaboration et ce n’est pas simple de trouver des modèles pour du nu.

3. Pourriez-vous nous décrire en quelques lignes, une séance photo de nu ?

Je rencontre rarement les personnes avant une séance. Je n’en vois pas l’utilité personnellement. Mais j’accepte de le faire volontiers pour les personnes en ressentant le besoin, car je sais que c’est un moyen de les rassurer.
En général, on discute par messagerie ou au téléphone du type de séance, du lieu et du moment où se fera la séance.
Nous échangeons quelques idées, on part sur une idée générale mais en fait je ne prépare pas grand-chose en amont. Sauf pour le maquillage peut être, si une maquilleuse est présente pour la séance, elle saura à l’avance sur quel type de MU nous partons.

Je suis toujours stressé avant une séance, la peur de décevoir et de ne pas être à la hauteur des attentes de la personne devant moi. Mais tout cela disparaît dès le premier cliché. Une fois que je suis dans la séance, plus rien n’existe sauf la personne devant moi et le lieu qui l’entoure !

Une séance « type » , en gros pour moi c’est une séance de 2 heures de prise de vues environ. Je parle beaucoup, cela permet de détendre l’atmosphère et de passer outre la nudité pour les novices en la matière. J’essaye toujours de garder une même direction pour une séance, de ne pas vouloir faire des choses qui partent dans tous les sens. Car je pense que cela peut être un élément perturbateur pour le modèle.

Je vais faire un petit aparté en reprenant votre question, vous parlez de « séance de nu » et pas de « nu artistique » ou « boudoir » ou je ne sais quel autre terme !
A mes yeux il n’y a que des séances de nu ou de lingerie, pas besoin de se cacher derrière des termes pompeux comme artistique, boudoir ou encore glamour.
On se doute bien que ce sera « artistique » , je me vois mal contacter quelqu’un un jour pour lui balancer un : « Salut vous voulez faire une séance de nu bien crade, un truc bien glauque et dégueulasse ? » …
Bien évidemment que non, moi je pense que ces termes sont souvent utilisés pour avoir un semblant de légitimité ou comme prétexte pour faire des séances de ce type et je pense que c’est une erreur. Il faut appeler un chat un chat!
Fin de la parenthèse.

4. Votre matériel photo de prédilection – Matériels utilisés ?

Je bosse presque uniquement en lumière naturelle, que ce soit en extérieur ou en intérieur, je n’utilise pas de flashs externes ou de réflecteurs.
Mon boitier est un canon et je bosse de plus en plus uniquement à la focale fixe, 50, 85 et 135 mm . Pour les séances à contre-jour en extérieur l’utilise un canon 70-200 pour le rendu et les couleurs du flare que je ne retrouve pas sur d’autres objectifs.
Ensuite je développe mes RAW sous lightroom.

5. Quel type de photos aimez-vous faire ?

J’aime que mes clichés restent le plus naturel possible. Que ce soit pour une séance de nu, mode ou portrait je ne suis pas un fan du post-traitement. Je passe rarement plus de quelques minutes en post-traitement sur un fichier que j’ai sélectionné. Je fais l’essentiel et basta !
Par exemple, je ne me vois pas passer 2 ou 3h à faire du dodge and burn sur un cliché, pourtant je connais la technique et je pourrai le faire, mais je n’ai pas la patience ! C’est peut être une erreur …

6. Etes-vous plutôt noir et blanc ou couleur ?

J’aime les deux, mais mon cœur balance quand même du côté du noir et blanc.

7. Avez-vous des projets autour de la photo ?

Continuer à tenter d’être publié sur des sites comme le votre, puis qui sait … peut être un jour faire un shooting dans un loft ou sur le toit d’un immeuble New Yorkais avec vue sur l’Empire State Building ! On a le droit de rêver, même à 42 ans !

8. Y a t-il une question que nous ne vous avons pas posée et à laquelle vous souhaitez répondre ?

Oui, pourquoi ne pas tenter l’aventure de la professionnalisation ?

Alors j’ai tenté , j’ai voulu être « pro ». Car on a commencé à me solliciter pour des séances ou des mariages. Donc j’ai fait comme beaucoup de monde dans ce milieu , je suis devenu auto-entrepreneur…
J’ai abandonné ce statut qui vous donne un numéro siret, numéro dont beaucoup de personnes se servent à tort pour obtenir une certaine « légitimité ». Malheureusement ce numéro ne fait pas un bon photographe…

De mon côté qui disait contrat, disait client, donc souvent je ne pouvais pas laisser libre cours à mon imagination et j’étais obligé de faire comme le client le souhaitait. Ce qui est fort logique d’ailleurs.
Personnellement je préfère avoir mon libre arbitre.
Merci à vous pour cet entretien.